Il pleut des zèbres, Mickaël Aufrray, éd. Hugo Stern, 17,80 €, 123 pages

par Nathalie Barrié

Mickaël Auffray nous a « habitués », si l’on peut dire, à des situations insolites et variées. C’est ce que nous aimons chez lui, et qui va de pair avec son imagination pleine d’humour.

Il pleut des zèbres est à toutefois prendre au sérieux, car la nouvelle éponyme nous propose un conte dans lequel des zèbres tombent du ciel ; il s’ensuit des situations loufoques et inattendues pour le jeune héros, notamment une vision d’un ciel peuplé d’animaux qui parlent.
La redescente fait rêver : le gamin rebondit, les pieds dans les nuages, sur une ouate magique. Le pouvoir d’évocation poétique de l’auteur y atteint son paroxysme.
Mais il est bien connu que les adultes ne croient pas aux choses merveilleuses qui sont révélées aux enfants, ces âmes pures.

Les nouvelles suivantes nous confrontent à des situations non moins étranges : un jumeau fantôme, un journal à l’envers permettant une remontée dans les siècles (excellente idée), une frayeur panique dans une bastide isolée. La dernière, notre préférée, Les financiers, transplante l’ambiance du polar dans le royaume du scepticisme par excellence, celui de la finance, pour mieux donner l’avantage à l’incroyable, sur fond de poupée animée, en version noir de chez noir.
Mickaël Auffray confronte avec talent l’univers enfantin à celui de l’horreur et de l’innocence perdue.