RESEAU DE LA NOUVELLE et des formes courtes

Homo fantasticus

Daniel Walther propos recueillis par Fabrice Bourland

1 | par Éric Mercier

De double culture, française et allemande, Daniel Walther se voue corps et âme depuis quarante ans aux littératures de l’imaginaire, et en particulier au fantastique, son genre de prédilection. Après ses deux derniers ouvrages (La Mort à Boboli et Ombres tueuses) publiés chez Phébus, il a enfin acquis une nouvelle dimension.

Vous avez écrit plus de 30 ouvrages et plus de 200 nouvelles, touchant aussi bien à la SF qu’au Fantastique. Dans lequel de ces deux genres vous sentez-vous le plus à l’aise ?
J’ai d’abord écrit de la SF, à cause des idées et de la liberté que permettait ce genre, mais devant le manque de compréhension des nouveau directeurs de collection, je suis revenu au fantastique, que j’ai en fait toujours préféré à la SF. Le fantastique m’autorise actuellement à écrire sans la poindre contrainte. J’ai de plus en plus de difficultés à me mouvoir dans la SF, bien que mon dernier roman soit plus apparenté à la fiction spéculative qu’au fantastique que je pratique habituellement.

Alain Dorémieux écrivait que “ la nouvelle fantastique est un art majeur ” 1. Partagez-vous cette opinion ?
Non seulement je partage cette opinion d’un homme qui fut un ami et un guide dans les labyrinthes de la littérature, mais je ne puis comprendre qu’elle ne soit pas plus répandue. Prenez de nombreuses nouvelles de littérature dite générale : elles sont le plus souvent des tranches de vie, des essais stylistiques, mais vont rarement au fond de la psyché, de l’âme humaine. La nouvelle fantastique, de par sa structure même, doit être un art achevé, peut-être ce qui existe de mieux dans la création littéraire. Que serait la (grande) littérature sans Hoffmann, sans Kafka, sans Borges ?

P.-S.

[... La suite de l’interview dans le n° 34]