Critique de « Personne n’est mort », Philippe Aubert de Molay, Souffle court éditions, 158 p., 10 €

(actualisé le ) par BN

« Personne n’est mort »
Philippe Aubert de Molay, Souffle court éditions
158 p., 10 €

Quel petit bijou de livre que voilà ! A mi-chemin des nouvelles courtes et des poèmes en prose, un peu des unes parce qu’elles racontent de brèves histoires d’amour ou de fin d’amour, un peu des autres à cause du style, presque constamment et si subtilement métaphorique…

Quelques exemples :

C’est aussi simple que ça, un chagrin d’amour : t’es un caddie maudit abandonné sur un parking désert en novembre…
Notre histoire était celle d’un beau et long voyage interrompu violemment par un déraillement. Et au beau milieu de la tôle fumante, les survivants ne savaient pas quoi faire.
Pendant de longs mois, ne rien comprendre à cette vie qui passe sa vie à déserter le cœur des hommes…[…] Se demander pourquoi nos ailes brûlées fument encore dans le jardin désert après le crash […] Puis se surprendre à sourire en croisant une femme qui sent délicieusement le bonbon. Comme si l’amour, tel un increvable chien battu, pouvait encore nous sauter à la gorge.

Vous en voulez encore ? Alors, il faut vite acheter ce petit livre et vous laisser porter au gré des vagues et des orages de cette élégie du désamour, de cette douloureuse et tendre chronique de l’absence. « Après votre départ est survenue votre absence », a écrit Marguerite Duras, citée en exergue. Tout est dit.