Thierry Radière – NOUVELLES SEPTENTRIONALES Éditions LES REVENENTS (Jacques Flament) 2018

par BN

Thierry Radière va devenir un habitué de nos colonnes, puisque c’est la 4e fois que nous parlons de lui. En bien, forcément, puisque sinon, nous nous abstenons. Son dernier opus ne contient que quatre titres et, de plus, déjà édités numériquement au début de sa carrière littéraire, mais cela valait la peine d’une réédition papier car ces quatre nouvelles nous ont séduits.
Quatre textes, quatre « tranches de vie », le premier (Les voyages arrivent au dernier moment) étant peut-être, paradoxalement car il a trait à la mort, le plus drôle et le plus savoureux. En tout cas, c’est notre préféré : le narrateur a perdu sa grand-mère, qu’il aimait beaucoup, mais ne parvient pas malgré tous ses efforts à se sentir triste et pendant l’inhumation, son esprit vagabonde, jusqu’à ce que… Que celui qui n’a jamais pensé à autre chose, voire été pris d’un fou-rire, pendant un enterrement lui jette la première pierre.
Dans le deuxième (A-t-on déjà été amis ?), le narrateur s’interroge sur un certain Gérard, parasite patenté, qui fut en principe son ami et qui lui a ni plus ni moins volé l’amour de sa propre mère et a fini par s’installer chez elle et par l’empêcher de contacter son fils. Ce rapt d’affection peut faire froid dans le dos mais c’est raconté avec un humour décalé qui évite de s’apitoyer.
C’est un peu la même chose avec La carabine, arme qu’un très jeune homme qui vient de rater son bac pour la deuxième fois projette d’utiliser pour mettre fin à ses jours plutôt que d’avouer à ses parents ce second échec. Mais le destin en avait décidé autrement… heureusement !
Enfin J’aurais pu l’avoir comme femme est tout simplement hilarant quand le narrateur apprend l’acte qu’a commis une femme qu’il a autrefois aimée sans espoir et désiré follement épouser… Il l’a échappé belle !
Rien d’extraordinaire, donc, dans les thèmes : « des aventures intérieures, des récits intimistes, des ambiances de huis clos », comme le dit très justement la 4e de couverture, mais que l’autodérision omniprésente sauve à la fois de la banalité et du véritable drame. Un livre sympathique, que l’on trouve un peu trop court, ce qui est bon signe.
Si vous voulez en savoir plus sur l’auteur, rendez-vous sur son blog « Sans botox ni silicone », que vous pouvez consulter.